• Dragon Magazine"C'est en explorant la vieille grotte humide d'Eee-Bay que je suis tombé sur ce vieux coffre moisi mais duquel émanait une vive magie. Prudent, je jetai quelques sorts de détection puis appliquai les leçons de maître Carpho en matière de crochetage avant de reculer, saisi d'un étrange vertige. A l'intérieur s'empilaient les parchemins, étrangement bien conservés, recouverts d'une fine écriture et abondamment illustrés. En tête de chacun d'eux, on pouvait distinctement lire Dragon Magazine..."

    Bon, traduction, je viens d'acquérir sur le célèbre site d'enchères un lot d'une trentaine de numéros de Dragon Magazine. Oui, mais, me direz-vous, c'est quoi, Dragon Magazine ? Sachez, jeune impertinent, que certains archimages vous auraient carbonisé d'une boule de feu bien sentie pour avoir osé une aussi piètre question. Mais je suis de bonne humeur, aussi, je vais vous expliquer. Aux Etats-Unis, Dragon Magazine et son corollaire rempli de scénarios Dungeon Magazine, sont nés en 1976, mais il a fallu attendre 1991 pour qu'une version française voie le jour. Soutenu par TSR, le premier éditeur de D&D, le magazine portait une attention particulière aux univers de fantasy et traduisait si nécessaire les sujets abordés en règles pour D&D ou AD&D. Pourtant, il pouvait aborder aussi bien les classiques de la fantasy que ceux de la SF, offrant un regard passionné sur tous les univers de fiction, mais aussi sur d'autres jeux de rôle.

    Quelques rubriques sont rapidement devenues légendaires dans le microcosme ludique, comme le Bazar du Bizarre, les fameuses "Ecologies" où une créature était décrite dans son environnement, son mode de vie et sa société, si besoin, ainsi que des conseils de peinture pour figurines. On pourrait sans doute dire la même chose de tout bon magazine de jeu de rôle, mais la lecture d'un magazine Dragon, cela équivaut presque à un voyage dans les contrées du rêve et du jeu. Il faut dire qu'au fil des années, la bibliothèque des références de TSR s'est enrichie et avec elle, de nombreux auteurs et de nombreux illustrateurs de talent ont rallié ses rangs. Après plus de trois cent numéros en VO, le vénérable Dragon a replié ses ailes et a été remplacé, marketting oblige, par D20 Magazine. Il subsiste pourtant toujours sous format électronique, désormais édité par Wizards Of The Coast

    En VF, bien entendu, le succès fut un peu moins grand et les publications moins nombreuses. D'un côté parce que bon nombre de lecteurs potentiels avaient déjà lu les revues en version originale et de l'autre parce qu'il existait une production française forte avec Casus Belli, en son temps et entre autres. A son apogée, le magazine tirait tout de même en France à près de 20.000 exemplaires. Las, suite à des problèmes de licence liés au rachat de TSR par WotC, la version française ne dépassa pas le numéro 45 (décembre 1998). 


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  • Moi, rôliste...Une fois n'est pas coutume, l'article dans cette rubrique ne parlera pas d'un livre, d'un film ou d'un jeu vidéo dont on pourrait s'inspirer pour une partie de jeu de rôle. Il rejoindra la cohorte croissante des rôlistes qui veulent donner de leur passe-temps une image positive, en réponse aux attaques périodiques dont il fait l'objet. Au lieu d'incendier les auteurs de ces attaques, Alias (Stéphane Gallay) propose de réunir les témoignages d'un grand nombre de rôlistes pour prouver que ceux qui pratiquent le jeu de rôle ne sont pas nécessairement des associaux sociopathes satanistes. Que faire pour participer ? Se présenter, tout simplement, et dire en quoi le jeu de rôle est important pour nous.

    Alors, je me lance. Moi, rôliste...

    ... Je suis né en 1978 et j'ai eu une enfance heureuse. On peut noter qu'à une certaine époque de mon enfance, j'étais bègue. Pour contrer ce handicap, une logopède m'a appris à poser mes mots, à structurer ma pensée, à raconter des histoires. Un apprentissage qui aura sans doute son importance plus tard. C'est en suivant les traces de mon frère, de deux ans mon aîné, que j'ai découvert les univers de fiction en littérature et le jeu de rôle. De la même manière, j'aurais pu devenir fan de football ou de pêche à la ligne ou de danse classique. Mais là, les amis de mon frère étaient rôlistes.

    Ce fut pour moi le point de départ d'une passion qui ne s'est pas encore tarie à l'heure où j'écris ces lignes. Qu'est-ce que le jeu de rôle ? Un jeu de société qui ouvre plus de portes qu'il n'en ferme. Pas de plateau. Pas de frontières. Seule l'imagination en délimite les contours. Et chacun vit l'aventure à travers ses propres images mentales, car personne ne peut imposer sa vision aux autres. Alors, cette passion m'ayant été révélée au début de ma scolarité allait-elle m'empêcher de mener à bien mes études ? Pas du tout.

    Bon élève, certes un peu paresseux, mes professeurs me trouvaient toujours très ouvert et imaginatif, attentif en classe, intelligent et promis à un bel avenir. J'ai entamé des études universitaires de journalisme mais c'est finalement dans une haute école de communication que j'ai décroché mon diplôme. Par la suite, j'ai été engagé comme rédacteur puis rédacteur en chef d'un site web parlant de sport avant de rejoindre, comme assistant culturel puis assistant de production, le service public de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone) pour la grande émission d'information matinale, Matin Première. Fonction que j'exerce encore aujourd'hui.

    Ma compagne, Claire, d'origine camerounaise, et moi-même vivons heureux en compagnie de ses deux frères, venus en Belgique étudier l'un la comptabilité, l'autre l'aérotechnique. Ils ne pratiquent pas le jeu de rôle.

    Je suis clairement athée, et non agnostique, car aucun scientifique digne de ce nom ne peut prêter foi à ces croyances d'un autre âge que sont les dieux. Je ne peux donc être sataniste, même si, par exemple, j'apprécie la musique regroupée sous le patronyme de "metal", chez qui l'imagerie religieuse est courante. Jouer un ange ou un démon, ou un prêtre d'un culte bon ou mauvais, ne me dérange par contre pas du tout. Car le jeu de rôle, ce n'est qu'un jeu et que j'ai assez d'imagination pour savoir ce que cela représente, la foi...

    Le jeu de rôle a-t-il fait de moi quelqu'un de meilleur ? Non. C'est un jeu de société. Le Monopoly ne rend pas les gens meilleurs. Mais sa pratique m'a donné confiance en mes capacités oratoires, m'a donné le goût de l'écriture, m'a fait rencontrer des tas de gens formidables de tous âges et de tous sexes (et de toutes confessions). Le jeu de rôle a joué un rôle dans ma vie, mais ne m'a jamais fermé aucune porte, au contraire. Le fait de faire partie d'un club me donne une occasion de sortir de mon cocon familial, de voir de nouvelles têtes, de participer à des activités sociales.

    Pour finir, je me permets de citer Alice Cooper, chanteur bien connu, dans l'une de ses chansons :

    "It's not the games that I play, the movies I see, the music I dig... I'm just a wicked young man !"

    PS - Si vous voulez, réagissez à cet article en publiant votre propre histoire personnelle. Plus on est de fous...


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  • Campus : CalifornicationZEt de deux ! Campus, le teenage roleplay de la gamme D6 Intégral, se voit offrir un deuxième supplément. Après Bigger, voici venu le temps de CalifornicationZ ! Et une nouvelle fois, ma plume a été sollicitée pour la rédaction de cet ouvrage qui fleure bon le mystère, les petits gris et la dérision. On notera comme d'habitude l'extension du domaine de la lutte avec un aperçu de la Californie sauce Campus, une association qui peut servir de moteur à bien des parties (S.T.U.P.I.D.), des contextes sous forme d'aides de jeu et deux scénarios (en plus de quelques synopsis). Le scénario Menace Extraterrestre, notamment, est de moi, tout comme quatre lieux à découvrir. Bref, l'été s'annonce riche en plaisirs de la table avec ce supplément à consommer sans modération. Vos commandes via le site de Studio 09 ou via vos canaux habituels.


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