• PC - Skyrim : mon mariage en BordecielIl est de ces histoires que l'on ne peut vivre que dans les jeux vidéo, ou autour d'une table de jeu de rôle, bien entendu. Mais parfois, même les maîtres du jeu les plus inventifs ne peuvent rivaliser avec le concours d'événements programmés par des développeurs de jeux vidéo mais survenant dans un tel chaos que personne ne pouvait imaginer qu'ils feraient une aussi bonne histoire... Je ne peux donc résister au plaisir de vous raconter l'histoire du mariage de mon personnage de Skyrim, le bien nommé Genseric, Impérial et Enfant de Dragon ayant vécu de nombreuses et incroyables aventures dans la province de Bordeciel, dans une époque troublée d'insurrection sombrage... Je vous la raconte à la première personne, comme le jeune marié le ferait au comptoir d'une taverne, quelques jours après l'heureux événement...

    "Cela faisait plusieurs jours que Delphine, une ancienne représentante de l'Ordre des Lames, de preux chevaliers au service de l'Empereur mais dont le but ancien était de lutter contre les dragons, m'avait envoyé cherché Esbern, un vieux guerrier qui avait prévu le retour des dragons et avait tenté de mobiliser ce qui restait des Lames pour parer au plus pressé. Mais Esbern était aussi recherché par les Thalmor, ces comploteurs elfes qui refusent à Talos sont statut de divin parmi les Neufs. D'autres tâches m'ayant mené à travers la province, je m'étais éloigné de cette mission. Après tout, Esbern était caché dans un endroit que l'on appelait la Souricière et il y resterait bien quelques jours de plus, en sécurité. C'est par hasard, dans les rues de Blancherive, que j'ai rencontré Ysolda, une jeune femme qui ambitionnait de devenir marchande et de s'embarquer à bord d'une caravane de Khajits, ces curieux hommes-chats. Pour convaincre le chef des marchands d'Elseweyr, elle avait besoin d'une défense de mammouth et elle m'a demandé si je pouvais aller lui en chercher une. Plutôt acorte, la bougresse. Je ne pouvais pas lui dire non. D'autant plus que les plaines rocheuses autour de Blancherive abritent l'un de ces troupeaux de laineux gardés par des géants. Armé de mon arc, j'ai donc été chasser le mammouth, espérant ne pas attirer l'attention de leurs grands pâtres, mais les cris de la bête ont du alerter l'un des gardiens et j'ai donc dû me battre à la fois contre le pachyderme et contre le géant. Mais j'en ai vu d'autres et bientôt, je revenais en ville avec deux défenses fraîchement coupées. 

    Ysolda me remercia chaleureusement, et c'est alors que je me suis rappelé de ce que m'avait dit un prêtre de Mara dans la ville de Faillaise. En Bordeciel, disait-il, ceux qui portent un médaillon du dieu Mara le font en signe d'ouverture sentimentale et les candidats au mariage ne s'encombrent pas d'une longue séduction. J'ai donc tenté ma chance et demandé à Ysolda si je l'intéressais, sans grand espoir. Vous m'imaginez, en armure dwemmer, l'épée au flanc et le bouclier cabossé au bras gauche, le casque à corne sur la tête, empestant le mammouth, demander la main d'une jeune commerçante ? Et bien elle a dit oui. J'ai donc fait la route pour Faillaise afin de prévenir le prêtre de Mara, en son temple, de nos intentions. Le mariage, me dit-il, serait prévu pour le lendemain à l'aube ! Comment tuer le temps dans cette ville infestée de voleurs ? C'est alors que je me suis rappelé que la Souricière où se cachait Esbern se trouvait précisément à Faillaise. J'ai donc pris contact avec Brynjolf, un maître-voleur local, pour qu'il m'indique où trouver la cachette d'Esbern. J'ai dû pour cela lui promettre de travailler pour lui. Quelques minutes plus tard, je me rendais dans ce complexe souterrain mal famé qu'était la Souricière. Outre la faune locale, j'ai dû composer avec une équipe de Thalmor, plus prompts que je ne le pensais à retrouver la piste du vieux chevalier des Lames. Mais j'ai trouvé Esbern le premier. Après l'avoir convaincu de quitter sa cachette pour me suivre et retrouver Delphine, je l'ai sorti du complexe et je me suis précipité au temple de Mara en sa compagnie pour les préparatifs du mariage. Nous avons dormi là, tous les deux, sur les bancs du lieu saint. 

    Le lendemain matin, les premiers invités et ma promise franchissaient les portes du temple de Mara. Nous nous sommes dit oui l'un à l'autre devant l'autel sacré. Après la cérémonie, Ysolda m'a invité à la rejoindre chez elle, dans sa modeste demeure de Blancherive. Je vais bien entendu m'y rendre, mais je ne désespère pas d'accumuler assez d'or pour m'acheter les terres promises par le jarl de Solitude, à qui j'ai plusieurs fois rendu service. Là, peut-être, trouverons-nous notre foyer et y accrocherons-nous une defense de mammouth au-dessus de la cheminée, en souvenir de notre rencontre..."

    PC - Skyrim : mon mariage en Bordeciel

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  • CD - Crimfall - The Writ Of SwordL'autre jour, en flânant au rayon "hard'n'heavy" de mon magasin habituel, je suis tombé sur une pochette qui a attiré mon attention. On y voyait un guerrier en armure médiévale à l'état de squelette, levant lance et bouclier, sur un fond blanc neigeux. Le rouge du bouclier constituant la seule touche de couleur. Il s'agissait d'un album d'un groupe jusque là inconnu : Crimfall. Bon, "never judge a book by its cover", comme le chante Steven Tyler (Aerosmith), alors, je prends le risque d'une écoute au casque en bout de rayon. La première plage me plonge dans la bande son d'un film épique, style Gladiator. Une sonorité celtique aux relents nostalgiques. La deuxième plage me fait craindre le pire : une grosse voix que les spécialistes appellent un chant "growl". Généralement, c'est là que je repose le casque et que je range le CD. Je ne suis pas fan de black metal ou de voix growl en général. Mais quelque chose me pousse alors à en écouter davantage. La troisième plage s'appelle "Frost Upon Their Graves" et là, je tombe amoureux. Après une introduction mélodique d'ambiance celtique, peut-être un peu kitch, c'est la grosse baffe. Un son épique comme je les aime, tel qu'un groupe comme Rhapsody a toujours touché sans jamais saisir. Une voix claire et féminine répond au grognement masculin dans un style que les connaisseurs appellent : "la belle et la bête". 

    J'écoute brièvement le reste de l'album et je me décide rapidement à jeter la rondelle dans mon panier... Je m'étais rendu sur place pour acheter le nouvel album de Manowar, un de mes groupes favoris. Mais l'achat de "The Writ Of Sword", second opus de Crimfall, renvoie clairement la sortie de "The Lord Of Steel" au rang de  non-événement (en plus, le Manowar est franchement mauvais). Sitôt rentré à la maison, non sans avoir fait beugler l'album dans la voiture sur le chemin du retour, je m'empresse d'en apprendre plus sur ce petit trésor musical. Le groupe est constitué de Jakke Viitala (guitariste, orchestrateur et fondateur), Helena Haaparenta (chanteuse), Mikko Häkkinen (chanteur), Janne Jukarainen (batteur) et Miska Sipiläinen (basse). Il a été fondé en 2007 mais ne sort son premier album qu'en 2009 (As The Path Unfolds...). Le genre que se donne le groupe est le "epic folk metal", pour ceux qui aiment les étiquettes. Bref, c'est un mélange de musiques d'ambiance épique et historique, de voix black metal et gothique, d'instruments anciens et modernes et le tout rehaussé par une puissante guitare électrique, une basse et bien entendu une batterie.  Le tout est assez cohérent. Apparemment, les ambiances des deux premiers albums sont assez constrastées, mais je n'ai pas eu l'occasion d'écouter As The Path Unfolds et je ne me prononcerai donc pas. 

    Moi qui m'étais juré de ne jamais tomber dans le piège du black metal et de ses voix torturées, voilà que je me prends à considérer le growl comme un accompagnement à la musique (toujours pas comme un chant, comprenons-nous bien) doté d'un puissant apport atmosphérique. Bien entendu, lorsque la voix profonde et claire d'Helena Haaparenta donne la réplique, je peux chavirer sans remord. Bref, c'est une belle découverte que ce Crimfall. Par contre, le Manowar... Mais ne gâchons pas tout. Il leur reste une belle et grande discographie.

    Pour en écouter quelques morceaux, dont Frost Upon Their Graves, rendez-vous sur leur site web.


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  • DVD - ConanL'histoire de Conan au cinéma démarre en 1982 et cristallise l'espoir d'une foule de fans de fantasy galvanisés par le succès grandissant de Donjons & Dragons. Le héros imaginé par Robert E. Howard (1906-1936) n'est pas un barbabre comme les autres. Ses détracteurs en font une brute avinée et stupide, un tas de muscles sans cervelle, dont les récits ne sont que combats sanglants et pillages malsains. Son univers, le monde hyborien, ne serait qu'un patchwork de nations vaguement inspirées de notre préhistoire, de notre antiquité ou encore de notre moyen âge. Son auteur, Howard, a rédigé un grand nombre de récits mettant en scène des athlètes favorisant l'action à la réflexion et affrontant des hordes dégénérées pour une gloire bien éphémère. Mais dans le coeur comme dans l'esprit de Howard, Conan a toujours tenu une place à part. Selon lui, le barbare cimmérien se tenait dans son dos et lui soufflait ses exploits à l'oreille lorsqu'il les couchait sur papier, car ses aventures s'imposaient à lui sans qu'il ait besoin d'y réfléchir. 

    Au fil du temps, Conan est devenu un symbole qui plait à notre société, tout en incarnant son antithèse absolue. Le symbole de la liberté, du refus du joug des puissants, de l'espoir que l'on pourra toujours s'opposer au Mal et brandir l'épée dans la bonne humeur, le coeur léger et l'esprit libéré de ses chaînes. Conan est un refus de l'esclavage sous toutes ses formes, et le géant cimmérien vit en chacun de nous, à chaque fois que l'on pense devoir faire front à l'adversité. Conan a le coeur pur, mais c'est pourtant un forban. Il ne tue pas par plaisir, mais prend son pied en combattant. Il ne force aucune femme, mais est invité dans les couches les plus chaudes, ne se liant qu'en de rares occasions, et souvent pour peu de temps. Il n'est qu'un barbare sans le sou, mais trouve toujours de l'or pour payer ses beuveries et son ambition déraisonnable de devenir roi de ses propres mains sera exaucée lorsqu'il déposera sur son front la couronne d'Aquilonie. En fait, Conan est l'homme que l'on voudrait tous être, et qui pourtant nous ferait honte.

    Pourtant, le cinéma n'a jamais su transmettre toute la complexité symbolique du personnage. Incarné à l'écran par Arnold Schwarzenegger, et mis en scène par John Milius, le barbare est perçu comme un fanfaron habile à la pointe de l'épée. Si Conan The Barbarian (1982) n'écorne pas encore trop le mythe, Conan The Destroyer (1984) le ravale au rang de vulgaire héros de série B. La puissance du symbole qu'incarne le Cimmérien aurait dû lui offrir une carrière plus riche sur grand écran, mais si chacun des films comporte des scènes devenues cultes auprès d'un certain public, sa chute dans l'imagerie collective a sérieusement entamé la magie qui suintait du monde hyborien. Le projet d'un troisième film allait souvent refaire surface au fil des années. Les fans étaient aux aguets, espérant que justice soit rendue au personnage le plus emblématique de la fantasy. On évoquait alors le retour de Schwarzenegger dans le rôle principal, puis dans le rôle du père de Conan, voire dans le rôle d'un Conan vieux, roi d'Aquilonie, envoyant son fils Conn découvrir le vaste monde. Mais il n'en fut rien. On eu bien droit à Kalidor (Red Sonja en VO, 1985), mais rien de croustillant à se mettre sous la dent avant le projet de Marcus Nispel, Conan The Barbarian (2011).

    Dans le rôle du barbare hyborien, Jason Momoa (on le voit notamment dans la série Game Of Thrones, dans le rôle de Khal Drogo) reprend la difficile succession du Gouvernator. Le film reprend l'histoire du Cimmérien à ses débuts, lors du massacre de sa tribu par un seigneur de guerre désireux de ramener sa sorcière de femme à la vie, aidé par sa sorcière de fille... Le film est assez bien réalisé, ses effets spéciaux sont tout simplement hallucinants. Et pourtant, après l'avoir vu, je me prends de nostalgie pour le premier opus de John Milius. Cela tient peut-être à la bande son, plutôt molle, ou à l'histoire, peu développée et rapidement balayée, ne tirant pas vraiment parti de la richesse du monde des nouvelles. Les puristes s'offusqueront d'ailleurs que des tribus cimmériennes conservent chez elles des reliques d'un masque maléfique, elles qui craignent la sorcellerie plus que tout au monde. Le célèbre regard bleu acier de Conan ne transparaît pas dans le film, alors que de simples lentilles de contact colorées auraient pu faire l'affaire. Le diable, dit-on, est dans les détails... Si vous n'avez pas encore vu le Conan de 2011 et que vous aimez les films de fantasy, vous ne serez sans doute pas déçus. C'est un film d'action, plutôt bien réalisé. Mais je n'y ai personnellement pas retrouvé la magie du premier film, et encore moins celle des oeuvres littéraires très sous-estimées de Robert E. Howard.


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