• DVD - CobraJe n'ai jamais été très manga. Ca doit être une question de génération. J'ai bien entendu grandi en regardant Goldorak, Capitaine Flam, Albator ou Ulysse 31. En fait, je me souviens à peine d'autres dessins animés qui ne soient pas des mangas. Mais l'arrivée d'une nouvelle génération de ces "animés" (Ken le Survivant, Cobra...) coïncida avec le moment où j'ai cessé de trouver les dessins animés intéressants. J'ai donc échappé à ces nouveaux héros pour me plonger dans mes premiers livres ou vers le cinéma. On aurait pu en rester là. Je n'ai pas suivi l'arrivée des mangas en BD, les jeux vidéo d'inspiration japonaise, la J-Pop et ces trucs qui font fantasmer les jeunes d'aujourd'hui et d'hier. Je ne m'en suis pas porté plus mal. J'avais assez à faire avec la BD européenne et les comics américains, sans parler de mes autres activités, dont le jeu de rôle bien entendu.

    Mais récemment, l'annonce de la prochaine parution du jeu de rôle "Cobra" chez Pulp Fever a fait l'effet d'une petite bombe sur le forum de mon club de jeux. Je me suis alors remémoré certains épisodes du héros blond en collant rouge, fumant le cigare et arborant son psychogun au bras gauche... Cobra est un personnage créé par Buichi Terasawa. Ancien corsaire de l'espace, poursuivi sans relâche par quantité d'ennemis, Cobra a décidé de se refaire une virginité. Il a subi une opération chirugicale pour changer de visage et s'est fait occulter la mémoire pour devenir un monsieur tout-le-monde, un employé de bureau du nom de Johnson. Un dimanche matin, Johnson décide de s'offrir avec ses maigres économies une séance de rêve programmé. Au cours de cette séance, il va recouvrer la mémoire, mais sans encore réaliser que le "rêve" est en fait un souvenir. Il va par hasard retomber sur un ancien chef pirate et au cours de l'affrontement qui s'en suit, il va totalement reprendre ses esprits... Il est de nouveau Cobra, mais demeure méconnaissable physiquement. 

    Cette histoire n'est sans doute pas sans vous rappeler Total Recall, le film de Paul Verhoeven (ou le navet qui lui repasse sur le corps en 2012), lui-même inspiré de la nouvelle de Philip K. Dick, "Souvenirs à vendre"... Bref, l'histoire d'un type qui a perdu la mémoire et qui la retrouve suite à une séance de rêve programmé et qui réalise qu'il est quelqu'un d'exceptionnel. C'est un vieux truc qui marche bien dans les histoires : celle d'un passé oublié à redécouvrir. Cela offre pas mal de perspectives et de rebondissements. Reste le monde autour de Cobra. Celui-ci est une sorte de fédération galactique classique, pleine de races extraterrestres, de pirates et de chasseurs de primes. Le monde de Cobra n'est pas spécialement très travaillé et c'est un peu ma crainte en matière de jeu de rôle. Une fois qu'on sort de l'histoire personnelle du héros, qu'est-ce qui reste ? Que vont jouer les joueurs ? Est-ce que Cobra le jeu de rôle aura une âme qui le distinguera de Star Wars et justifiera donc que l'on change nos habitudes de jeu pour le space opera ? 

    En l'état, pour moi, la question reste posée. Mais je viens d'acheter le coffret "Série intégrale & film" pour Cobra. De quoi me rafraîchir la mémoire à moi aussi...

    DVD - Cobra


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  • BD - Agence BarbareComment mène-t-on une enquête dans un monde médiéval-fantastique ? Les univers de fantasy classiques semblent tous nous dire que s'il n'y a pas un groupe d'aventuriers itinérants dans les parages, les affaires de meurtre et les cambriolages resteront impunis, car laissés aux bons soins d'une milice incapable et sous-équipée, plus encline à chasser les ivrognes des tavernes aux heures de fermeture qu'à résoudre des énigmes. L'idée d'une agence spécialisée dans le maintien de l'ordre et la résolution des affaires criminelles dans un univers de ce genre n'est certes pas neuve. Le Guet d'Ankh-Morpork, sur le Disque Monde, a jeté les bases en la matière, mais le monde créé par Terry Pratchett a ses propres règles et s'il est né d'une volonté de parodier les mondes de Donjons & Dragons, il s'en est bien éloigné depuis. C'est pourquoi l'Agence Barbare, série dessinée par Marko et scénarisée par Olier, demeure innovante.

    Le princpe est d'adapter à un univers de magie, de chevalerie, de dragons et de dieux démoniaques les grandes lignes d'une enquête policière moderne et d'opposer à des criminels hors-normes des agents qualifiés dotés des mêmes moyens. Ainsi, on retrouve un peu l'ambiance de Dirty Harry, des Experts et des commissariats les plus célèbres du petit comme du grand écran dans les pages de cette BD, le tout agrémenté d'une foule de références aux classiques du genre "med-fan", sans verser dans l'idolâtrie ni dans le déballage gratuit. L'action se déroule dans un univers facilement transposable, celui des Quatre Royaumes, dont la capitale est Astaris, la perle des cités, véritable cour des miracles du genre. Comme toute grande ville, on y projettera ses propres fantasmes urbains et on ne pourra s'empêcher d'y voir un peu d'Ankh-Morpork, de Laelith ou d'Eauprofonde, en fonction de ce à quoi on joue en temps normal (alors que les auteurs nous jurent qu'ils se sont inspirés de Barcelone d'un point de vue architectural)... 

    Les agents bénéficient de potions de soin (retenues sur leur salaire) et de R.T.T. (repos thérapeutique en taverne), patrouillent la cité, s'informent auprès de leurs contacts et traquent le crime là où il se trouve, fut-ce dans les hautes tours de l'Athanor, quartier des sorcelleurs, ou dans les égoûts infestés de créatures gluantes. Ils se dressent sur le chemin des pickpockets comme sur celui des sectateurs de divinités oubliées, mais gare à la chute s'ils en font trop : il faut toujours quelqu'un pour régler la circulation dans une ville comme Astaris. Bien entendu, la BD ne se prend pas au sérieux et c'est donc plus de la "funtasy" que de la "fantasy". Publiée aux éditions Bamboo, la série compte quatre volumes. Elle peut servir d'inspiration pour des jeux comme le jeu de rôle du Disque Monde ou Lanfeust . Si elle intéressera surtout les rôlistes, la geekosphère est désormais assez étendue pour que la série puisse ravir des fans issus d'autres horizons, du Seigneur des Anneaux à Conan le Barbare en passant par les jeux vidéo comme World of Warcraft


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