Tout commence lorsque, à bord d'un petit sous-marin, l'employé d'un riche homme d'affaires découvre les ruines de la cité d'Atlantis, quelque part dans l'océan Atlantique. Thorn, le magnat en question, cherche depuis longtemps cette mythique cité et se donne les moyens de ses ambitions : base maritime ultramoderne, personnel qualifié... Il dépense sans compter. Quelques semaines plus tard, une petite équipe se rend au fond de l'océan pour explorer la cité et découvre, parfaitement conservées, des femmes géantes, nubiles, enfermées dans des pyramides translucides. A peine les effleure-t-on qu'elles se réveillent d'un sommeil millénaire et, contre toute attente, vont déchaîner sur le monde une rare violence. Mais l'espoir réside dans un groupe d'esprits éthérés qui, une fois en contact avec Thorn et les siens, vont tout mettre en oeuvre pour lutter contre ces terribles demoiselles...

Le mythe d'Atlantis est ici traîté de façon brutale et un peu trop rapide à mon goût. Les explications ne mènent pas bien loin et on reste sans cesse sur sa faim aussi bien quant à l'histoire qu'aux personnages ou à leurs motivations. C'est un peu l'équivalent d'une superproduction décérébrée utilisant des décors magnifiques, des effets spéciaux gargantuesques, des noms et des acteurs ronflants, mais dont l'amalgame ne donne finalement pas grand chose à l'écran. L'humour de certaines cases ou de certains dialogues ne sauve malheureusement pas cette série du naufrage, selon moi. Ce n'est en tout cas pas ce que Froideval a dessiné de mieux. Ceci dit, si le constat est sévère, il se dégage tout de même de ce gros volume de l'intégrale (4 tomes en temps normal) une sorte de parfum raccoleur dont sont d'ailleurs entourées les grosses productions hollywoodiennes en général, pour poursuivre l'analogie. On a presque envie de les aimer. 

En tout cas, en ce qui nous concerne ici, Atlantis peut servir d'inspiration à une foule de jeux de rôle contemporains ésotériques comme Nephilim, Changelins, Trinités, Scion, Mage ou encore l'Appel de Cthulhu, mais il faudra revoir le cheminement du scénario. Celui-ci place les héros dans la peau de simples exécutants n'ayant jamais vraiment de libre arbitre ou d'occasion de se mettre en valeur autrement que par le sens du sacrifice. Bref, c'est à lire.