Si Robert E. Howard est connu pour être l'auteur des aventures d'un certain barbare originaire de Cimmérie, on lui connaît moins souvent la paternité d'un héros un peu plus complexe : Solomon Kane. Ce serviteur de la Couronne d'Angleterre et de l'Eglise est confronté, dans ses romans, aux sorciers et aux démons du XVIIe siècle dans un univers sombre qui a du mal à s'arracher aux derniers lambeaux du moyen âge. Solomon Kane est un fou de Dieu, combattant le Mal et croyant servir une juste cause. C'est, en quelque sorte, un inquisiteur guerrier, violent et sarcastique, fervent croyant et souvent borné.

C'est avec une certaine appréhension que j'ai acheté le film de Michael J. Bassett, car ce genre d'adaptation vire souvent au nanar de mauvais aloi. Mais j'ai été très agréablement surpris à la fois par la réalisation, les effets spéciaux, le casting et le jeu d'acteur... L'histoire se situe à la fin de la carrière maritime de Kane, en Afrique du Nord, vers 1600. Kane y est confronté au Faucheur du Diable qui vient chercher son âme. Persuadé d'avoir passé un pacte avec Satan, Kane cherchera par la suite l'abri d'un monastère anglais pour expier sa vie de meurtres et de cruautés, mais les prêtres finiront par le craindre et lui demanderont de partir.

Solomon Kane erre alors dans une Angleterre sombre où les enfants du Diable vont librement. Secouru par une famille en route pour le Nouveau Monde, Kane sera amené à rompre son serment de paix pour protéger ses sauveurs. Il mènera alors une croisade contre le Mal qui a envahi ses propres terres, pour sauver la jeune Meredith mais surtout pour sauver son âme. On retrouve dans le rôle de Kane James Purefoy (qui jouait Antoine dans la série Rome) et aussi quelques acteurs comme Max von Sydow (Josiah Kane), Pete Postlewaithe (William Crowthorn) et Rachel Hurd-Wood (Meredith Crowthorn).

Solomon Kane a fait l'objet d'une adaptation officielle en jeu de rôle, avec le système Savage Worlds, mais aussi en JDRA, avec un jeu que l'on doit à Olivier Legrand. L'ambiance visuelle du film peut servir à des jeux de fantasy sombre comme Warhammer, puisque l'époque correspond plus au XVIIe siècle qu'au moyen âge classique et que les armes à feu y sont utilisées.