-
DVD - Dead Zone (la série)
Il était temps que je répare une profonde injustice. L'une de mes séries préférées méritait bien un petit article sur mon blog. Je parle de Dead Zone, la série tirée du roman du même nom de Stephen King, paru en 1979 et également adapté au cinéma en 1983. L'histoire est celle de Johnny Smith (le nom le moins original du monde anglo-saxon), un jeune professeur de biologie plein de talent et d'avenir, héritier d'une belle fortune et promis à la belle Sarah Bracknell. Un soir, Johnny reprend la route et percute un camion sous une pluie battante. Conduit aux urgences, il est maintenu en vie mais est plongé dans le coma pendant six ans. Un beau jour, alors qu'une infirmière lui administre sa toilette, il se réveille : il vient d'avoir la vision d'une petite fille dans une maison en proie aux flammes. Grâce à son intervention, la fille de l'infirmière sera sauvée. C'est la première des visions de Smith et la première des personnes qu'il aidera.
Ses dons sont capricieux : en touchant certaines personnes ou certaines choses, il a des flashes de leur passé, de leur avenir, de leur présent, mais ces visions doivent toujours être interprétées. L'explication scientifique est que l'accident a fait affluer du sang dans une partie du cerveau généralement inusitée et se base sur l'affirmation selon laquelle l'être humain n'utiliserait que 11% de son cerveau. En gros, il a réveillé sa "zone morte", d'où le nom. Mais la vie de Johnny n'a rien de simple. Bien qu'elle soit restée à son chevet pendant la plus grande partie de son coma, Sarah, sa petite amie, s'est mariée à Walt Bannerman, le shérif du comté de Penobscott. Lorsque Johnny a eu son accident, Sarah était enceinte de lui et elle a éprouvé par la suite le besoin de donner un père bien vivant à leur fils, baptisé Johnny lui aussi. La vie a continué pour elle, mais elle vient de reprendre pour Johnny Smith. C'est l'un des fils conducteurs de la série.
Le plus fidèle ami que Johnny se fait est Bruce Lewis, un kinésithérapeute noir qui le prend sous son aile pour lui apprendre à remarcher normalement (il est resté allongé six ans) mais aussi pour l'aider dans la compréhension de son nouveau don. Mais ce n'est pas tout : la mère de Johnny est morte et a légué toute sa fortune au révérend Gene Purdy, un religieux à la tête d'un petit empire financier. La condition était que Purdy - qui entretenait une relation avec la mère de Johnny - veille aux bons soins de Johnny Smith. Puisqu'il s'est réveillé, les bons soins impliquent désormais le versement d'une rente, un titre de propriété sur la demeure familiale et diverses facilités. Johnny n'est donc pas dans le besoin. Voilà dressé le portrait du petit univers du héros, situé dans la ville imaginaire de Cleaves Mills, dans le Maine si cher à Stephen King.
Johnny va rapidement mettre son don de voyance au service de la bonne cause pour retrouver des personnes disparues, déjouer des actes criminels, retrouver des meurtriers ou aider des gens à mettre de l'ordre dans leurs vies. Il ne s'en cache pas et va devenir une célébrité locale puis nationale. A un moment, il va croiser la route d'un candidat au Sénat, Greg Stillson. La première fois qu'il le touchera, il aura une vision d'apocalypse qui frappera Washington. La trame principale de l'histoire sera donc réservée à la lutte qu'il mènera pour que Stillson n'accède jamais à la présidence des Etats-Unis d'Amérique. Ceux qui connaissent le roman ou le film savent de quelle façon tout ça va se terminer, et c'est aussi l'un des atouts de la série : le fin mot de l'histoire n'est pas montré au cours des six saisons. A charge pour les amateurs de lire le livre ou de voir le film. Bien entendu, en six années, Johnny Smith aura vu les choses se compliquer et bien des éléments seront ajoutés pour compléter l'histoire de base - mais aucun d'eux n'en modifiera la fin, inéluctable.
Tout dans cette série me plait, du générique (New Year's Prayer de Jeff Buckley pour les trois premières saisons et Dead Zone Epic de Blues Saraceno ensuite) au casting en passant par le jeu des acteurs, les scénarios et l'humour (présent mais pas dérangeant)... Il y a bien entendu des épisodes plus faibles que d'autres mais chaque saison peut se targuer de proposer quelques pépites. En matière d'adaptation au jeu de rôle, par contre, cela semble difficile. Je tire sur la petite ficelle d'une unité de médiums employée par l'armée américaine dans quelques épisodes qui pourrait bien servir de cadre à un groupe de personnages, mais cela pose la question de la voyance en JDR. Le don de prédire l'avenir chez un personnage est-il facile à gérer pour le MJ ? Il ne s'agit pas seulement de dévoiler ses plans à l'avance mais aussi de s'y tenir malgré les errements des joueurs... Ceci dit, comme dans l'histoire de Johnny Smith : un seul détail peut tout changer et la vision que l'on a est un cliché d'un moment précis. En gros, le seul fait d'avoir une vision peut modifier l'avenir et donc faire qu'elle ne se réalise pas...
Tags : dead zone, série tv, dvd
-
Commentaires