• JDS - The Great Khan GameIl est de ces jeux de société qui intriguent. En 1989 paraissait The Great Khan Game, un jeu signé Tom Wham,  presque un inconnu en Europe, mais auteur de nombreux "petits" jeux parus sous couvert de Dragon Magazine (TSR). Sur la boîte, on retrouve le logo du jeu de rôle Advanced Dungeons & Dragons 2nd Edition et de son univers fétiche, The Forgotten Realms. Pourtant, il faut se creuser les méninges pour trouver le lien entre le jeu de rôle qui dominait alors le monde de la fantasy, les Royaumes chers au sage Elminster et ce jeu de cartes et de conquêtes un peu particulier. Il est vrai que l'archipel qui sert de cadre géographique au jeu se situerait, selon l'auteur, quelque part dans la Mer des Etoiles Déchues (mais pourquoi personne n'en avait-il parlé avant ?). A l'intérieur de la boîte : des cartes au design volontairement moche, des pions de marquage et des pièces d'or, une carte en papier et un livret de règles.

    L'action se situe sur les Îles Whamites, un micromonde comprenant divers peuples et cultures répartis en petits états, situés autour d'une île volcanique abritant de puissants magiciens, l'Île Broddick. Chaque nation est définie par une série de cartes numérotées représentant des personnalités, des groupes d'influence, des forces armées, des forteresses ou des lieux importants. Chacun à son tour, les joueurs pourront acheter des cartes, déposer des pays, faire des coups d'état, faire la guerre et chercher à dominer l'archipel pour le compte de leurs couleurs.  Pour déposer un pays, il faut que le pays soit "viable". Il faut disposer de cartes du pays pouvant suivre un même chef et si possible pouvant assurer leur défense. Pour cela, les cartes affichent des symboles : drapeaux pour la force politique, épées pour la force armée, bateaux pour la guerre et le transport, tours pour les défenses, bourses pour l'apoint financier ou pépite d'or pour les ressources. On peut mener des coups d'état directement depuis sa propre main pour peu de disposer d'un courant politique viable plus fort que celui déposé par un autre joueur dans un même pays. On peut faire la guerre en envoyant ses troupes guerroyer aux quatre coins des îles. 

    JDS - The Great Khan GameDes cartes événement peuvent chambouler la partie, comme la cruelle "Révolte des paysans" ou la vile "Maladie rare", enrichir les joueurs les plus puissants ou au contraire consoler les plus pauvres... Les combats se règlent au hasard en sachant qu'il est plus facile de toucher une carte militaire qu'une carte forteresse et que plus la carte est puissante, plus son jet de sauvegarde sera facile. Le nerf de la guerre et le but du jeu, c'est l'argent. Plus on a de pays déposés, plus on gagne d'argent, et à la fin du jeu, celui qui a le plus de pays gagne encore plus d'argent. Mais il est un pays pas comme les autres, l'Île Broddick où logent les magiciens. Seul le joueur qui détient l'île peut lancer des sorts. Ceux-ci dépendent du magicien à la tête du pays (il y en a trois différents), mais tous ont un intérêt majeur dans la partie. L'île est donc souvent très convoitée et change souvent de mains. Car le jeu est basé sur les rebondissements : les coups d'état peuvent survenir n'importe quand, par surprise. Les guerres sont légion (rester chez soi derrière ses remparts n'a que peu d'intérêt)... Tout ce petit monde est donc en effervescence jusqu'à ce que survienne la carte de l'Historien (référence voilée au Bibliothécaire de Terry Pratchett) : un gros singe qui, pour pouvoir coucher par écrit l'histoire des Îles Whamites va lancer un puissant sort de gel sur l'archipel, figeant les positions.

    Ce que je trouve personnellement le plus fun dans ce jeu, ce sont les histoires que l'on peut tirer des associations de cartes et des faits de jeu. Tout découle finalement d'une certaine logique narrative : les personnages et les groupes d'influence sont caricaturaux mais croustillants, leurs relations peuvent donner naissance à bien des interprétations, chaque pays dispose d'une réelle identité à la fois visuelle et tactique... Et bien entendu, comme dans tous les jeux de ce genre, les négociations entre joueurs et les duperies qui s'en suivent seront nombreuses ! Bref, c'est un jeu qu'il devient difficile de trouver, mais qui mériterait sans nul doute, selon moi, une nouvelle édition avec un matériel de qualité. Si vous le trouvez d'occasion, foncez. Si vous avez besoin des règles en VF, je les ai traduites. Un très grand jeu.


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  • PC - The Walking DeadSi vous n'avez pas entendu parler de la bande dessinée américaine de Robert Kirkman, c'est que vous êtes probablement déjà mort et que vous grognez dans une rue d'Atlanta à la recherche de chair fraiche à dévorer. Même si vous n'êtes pas fan de comics, vous avez eu l'occasion d'entendre parler de la série télévisée à succès ou encore du jeu de société. Bien entendu, il ne pouvait en être autrement, vous avez tout aussi bien pu jouer au jeu vidéo. C'est de ce dernier que nous allons parler ici. Mais pour ceux qui débarqueraient vraiment de mars, sachez que The Walking Dead est donc une BD traitant du thème bien connu d'une invasion de zombies mais qui s'intéresse plus particulièrement aux relations humaines entre les survivants qu'à l'action pure et dure. La survie en milieu hostile remet en effet en question les fondements de notre civilisation : doit-on s'abandonner à la barbarie pour survivre dans un monde barbare ou doit-on au contraire préserver les valeurs qui ont tenu la barbarie à distance pendant si longtemps ? 

    Le jeu vidéo édité par Telltale Games en mai 2012 n'est donc pas un jeu d'action à la Left4Dead, par exemple. Ce n'est pas un jeu où vous tuerez du zombie avec la plus grosse arme possible, seul ou en réseau, dans un déferlement de cris, de boyaux déchiquetés et d'insultes à la Bruce Willis. Vous y incarnez un survivant au tout début de l'infection. Menotté dans la voiture de police qui vous emmène en prison, vous survivez à un accident et êtes rapidement confronté à l'horreur des morts qui marchent. Dans une maison voisine, vous allez faire la connaissance de la petite Clémentine, qui deviendra votre raison de vivre. Vous allez ensuite rejoindre un groupe de survivants avec lesquels vous devrez composer pour éviter de vous retrouver seul ou troué d'une balle dans le dos, selon les schémas présentés dans la série dessinée. 

    Le jeu se présente comme une succession de scènes cinématiques dans lesquelles certaines actions vous seront PC - The Walking Deadproposées. Le déplacement ne s'effectue pas comme dans un jeu d'action classique : vous ne vous déplacerez que lorsque le programme vous y autorisera, en utilisant les flèches du clavier. Le pointeur de la souris vous permet de mettre en évidence les objets ou les zones interactives. Une fois une cible sélectionnée, vous pourrez faire défiler les options disponibles (regarder, prendre, utiliser...). Certaines combinaisons d'actions sont déclenchées par le logiciel (charger une arme quand on dispose d'une arme et de munitions, par exemple), mais ne forment pas un ensemble de règles absolues (une action dramatique se résoudra souvent de façon dramatique). Les dialogues sont à choix multiples et le jeu vous indique à quels moments vos décisions PC - The Walking Deadcompteront pour le déroulement de la partie. En effet, vos choix influeront sur le scénario et compteront pour vous façonner une image auprès des PNJs. Les combats seront mortels et extrêmement scénarisés : en fonction de ce que vous indique la fenêtre de jeu, vous devrez réagir assez vite pour exécuter la bonne combinaison de touches. On ne se sent pas particulièrement libre dans un tel contexte et c'est sans doute un peu dommage, mais la qualité de la réalisation et la richesse des graphismes, dignes de la BD, font rapidement oublier cette scénarisation à l'extrême. 

    The Walking Dead en jeu vidéo est selon moi une réussite mais n'est pas à conseiller aux joueurs nerveux qui lui préféreront sans doute les FPS classiques. C'est ici un jeu d'aventure à l'ancienne, non dépourvu de qualités et très fidèle à l'esprit de l'auteur original. Ah : jouez-y toutes lumières éteintes pour que l'ambiance soit propice !


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  • PC - Torchlight IIQu'est-ce qui éclaire mieux qu'une torche ? Une torche 2, pardi. Bon, en guise d'entrée en matière, on a déjà fait mieux, c'est certain. Je vous ai déjà parlé dans cette même rubrique du jeu Torchlight, un hack'n'slash à la Diablo au design plutôt cartoon mais qui cartonne dans tous les sens du terme. Et bien voici qu'après de nombreuses heures de jeu, je suis enfin suffisament rassasié pour vous parler de sa suite, le bien nommé Torchlight 2. Ce deuxième volet n'est pas une révolution, même s'il apporte son (petit) lot de nouveautés par rapport au premier. Torchlight 2 conserve le look du premier, y ajoutant peut-être plus de variété avec de grandes cartes d'extérieurs. Il propose également d'autres personnages, même si une nouvelle fois, aucune personnalisation n'est envisageable d'entrée de jeu. Le gameplay demeure identique : une jauge de santé rouge, une jauge de mana bleue (selon les standards imposés par Diablo), un inventaire dont les principales composantes s'affichent sur votre personnage (pièces d'armures, armes, vêtements, boucliers...), des pouvoirs et des compétences à activer ou automatiques et bien entendu, le fidèle animal familier qui vous accompagne partout, attaque vos ennemis, transporte le surplus de votre équipement et se rend en ville pour vendre vos trouvailles inutiles. 

    Torchlight est un jeu pensé pour des joueurs qui se refusent à perdre du temps à des pécadilles et qui veulent,PC - Torchlight II avant toute chose, prendre du plaisir en jouant. Le deuxième volet n'échappe pas à la règle. Tout y est fait pour que vous n'ayez pas à vous creuser les méninges dans des énigmes tordues, à imaginer la meilleure stratégie pour venir à bout du boss de fin de niveau, à errer pendant des heures dans des cartes complexes pour trouver la sortie ou encore à suer à grosses gouttes parce que vous n'avez plus de sauvegarde disponible... Dans Torchlight, l'action est intense, immédiate, permanente et jouissive. On progresse rapidement dans les niveaux, on trouve sans cesse de l'équipement intéressant, on se fait un tas de thunes, les quêtes se résolvent en dix minutes, mais il y en a à la pelle. Les cartes sont courtes mais nombreuses et bien dessinées, les ennemis PC - Torchlight IIsont innombrables, mais ne repeuplent pas une zone lorsque vous avez le dos tourné et sont tous franchement abordables (si vous prenez soin de boire une potion de temps en temps et d'utiliser le meilleur équipement). Pour sauvegarder, pas besoin de vous retaper la moitié du jeu : vous quittez le jeu et votre position est immédiatement sauvegardée. Des portails sont placés régulièrement pour vous ramener en ville et s'il n'y en a pas assez à votre goût, utilisez donc un parchemin pour y revenir plus vite encore. Il en va de même pour l'évolution du personnage : on prend rapidement des niveaux, mais il semble qu'il n'y ait pas de limites et pourtant, les monstres sont toujours adaptés à votre excellence... 

    Bref, dans Torchlight, on n'a pas autre chose à faire que prendre du plaisir et ça, c'est rare dans les jeux de PC - Torchlight IInos jours. On ne joue pas à Torchlight l'esprit torturé par la difficulté, le visage crispé et la main moite... On joue à Torchlight distraitement et c'en est presque une honte pour l'excellent travail des graphistes du jeu. On joue sans réfléchir, en cliquant comme un malade sans trop se soucier de la précision des coups, on ramasse des dizaines d'objets à la minute, on passe de niveau au moins deux fois sur chaque map et la progression dans l'arbre des compétences vous permet de mettre encore plus de simplicité dans votre vie ludique si vous le souhaitez, en n'investissant que dans des compétences automatiques, que vous ne devez pas même activer. Torchlight II, comme l'était son prédécesseur, est un défouloir magique après une rude journée de boulot. A la limite, on ne fait même pas trop attention à cette histoire d'Alchimiste qui veut briser la barrière entre le monde des gentils et celui des méchants... Que les scénaristes du jeu n'en prennent pas ombrage. Je suis sûr qu'ils s'en doutaient un peu, au vu de la légèreté des textes qui accompagnent les quêtes... Allez, téléchargez sans risque.


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  • DVD - Iron SkyJe vous ai déjà parlé dans ces pages du film Iron Sky. Né à la base d'une blague de sauna (c'est typiquement finlandais, paraît-il), ce second film de Timo Vuorenzola (Star Wreck) a joué entre autres la carte du crowd funding et a réussi finalement a réunir la somme conséquente de 7,5 millions d'euros (dont 10% proviennent de la communauté). Des milliers de fans de par le monde se sont donc intéressés à l'aventure et ont pu exprimer leurs désidératas tout au long de la conception, du tournage ou de la production. C'est pourquoi le film se targue d'être celui de la "génération digitale", ce qui veut tout et ne rien dire. 

    Le pitch a de quoi fédérer : au terme de la Deuxième Guerre mondiale, une poignée de nazis réussit à s'échapper de la planète Terre grâce à un vaisseau construit sur le modèle du Zeppelin Hindenburg. Sa destination : la lune. Plus précisément sa face cachée. Depuis 1945, les premiers hommes sur la lune ont donc bâti une civilisation appelée le IVe Reich, basée sur l'idéologie nazie. En 2018, ils ont planifié leur retour sur Terre... Avouez qu'automatiquement, une histoire pleine de rebondissements et de fureur (ou de fürher) s'articule dans votre imagination, sur le modèle des films de guerre qui ont largement puisé dans l'imagerie de la Seconde Guerre

    La promotion du film a été savemment orchestrée et des images ont fleuri un peu partout, montrant des soldats nazis en tenue lunaire, arborant bien entendu la croix gammée, des navettes imaginées sur le modèle des panzers ou encore une base lunaire en forme de svastika... Visuellement, ça en jette et suscite l'intérêt de nombreux geeks, notamment l'ami Kahlong, membre de mon club de jeux, qui se met en tête de nous lancer conjointement sur un JDRA épousant peu ou prou le pitch du film. Projet aujourd'hui (provisoirement ?) à l'arrêt. Il faut dire que l'univers d'Iron Sky ne peut que fasciner : qu'ont donc bien pu préparer les nazis pendant tout ce temps ? Sont-ils toujours aussi méchants ? Ont-ils inventé de nouvelles armes ? Comment ont-ils survécu ? Les Terriens seront-ils prêts à résister une nouvelle fois au Blitzkrieg venu de la lune ?

    Après de nombreux mois d'attente, j'ai enfin pu mettre la main sur le DVD du film et donc, le voir en entier. Au final, je suis déçu. Bon, j'avoue ne pas avoir lu toute la documentation présente sur le web et je ne vais donc pas crier à la tromperie éhontée, mais personnellement, je m'attendais à tout sauf à un film comique. On est plus dans le registre de la Grande Vadrouille que de Saving Private Ryan, par exemple. Même Inglorious Basterds, j'aurais été prenneur. Mais non. Iron Sky est un film visuellement attrayant, mais au déroulement peu sérieux, improbable, illogique, plein d'erreurs scientifiques facilement évitables, aux acteurs moyens, aux personnages un peu trop colorés (ou décolorés, comme le comprendront ceux qui ont vu le film) et aux rebondissements quasiment inexistants. Alors que l'on pouvait s'attendre à du pulp mêlé de science-fiction, on se retrouve avec un nanar qui ne s'assume pas vraiment. Les nazis ne font pas peur, les héros sont ridicules, la pseudo-morale de l'histoire ferait sourire les pires producteurs de sitcoms et Iron Sky n'est finalement qu'un navet parmi d'autres. 

    Dommage.


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  • Le Marauder 9Les magazines se suivent et se ressemblent en qualité chez Studio 09 ! Voici déjà le... neuvième Maraudeur qui vous est proposé gratuitement au téléchargement sur CE SITE. Comme à son habitude, c'est un PDF bien rempli qui vous attend avec quelques textes de votre serviteur. Pour ce numéro, j'ai chroniqué "Au coeur des années 20" et "les Maîtres Indicibles" pour l'Appel de Cthulhu mais aussi Eleusis et Islendigar. Merci Jérémie pour ta confiance (même si, au passage, je ne serais pas contre des livres en dur de temps en temps...). Des scénarios sont proposés pour D&D avec un retour inattendu dans la bonne vieille cité de Laelith, un Monde des Ténèbres, un Punch (le jeu maison), un Anneau Unique et un Wasteland

    Au niveau des rubriques, on trouve des news, des interviews, des articles de fond et des inspis. 

    Comme d'habitude, plein de choses à voir et à lire. Et le tout, pour rappel, totalement gratuit. Alors, ce serait bête de se priver.


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